domingo, 6 de maio de 2007

Les menaces de Nicolas Sarkozy contre ses adversaires politiques


Plusieurs opposants politiques à Nicolas Sarkozy affirment avoir été menacés par l´ancien ministre de l´Intérieur pour les réduire au silence.

Depuis plusieurs mois, des témoignages anonymes circulaient dans les milieux journalistiques sur les menaces que des proches de Nicolas Sarkozy adressaient aux auteurs d´articles critiques. Parmi les méthodes qui seraient employées pour faire taire un opposant : les pressions économiques sur un journal ou la révélation du nom de sa maîtresse à sa femme. Mais petit à petit, c´est en public que les langues ses délient.

Ainsi, le journaliste Joseph Macé-Scaron a raconté lundi 16 avril 2007 sur RTL comment Nicolas Sarkozy l´avait menacé lorsqu´il était directeur du Figaro-Magazine : « J´ai vu Sarkozy qui était en situation de puissance et non pas de séduction, et je peux vous dire que la menace, le "on se souviendra de toi", l´index pointé, le "on te cassera", je l´ai entendu, moi, Joseph Macé-Scaron, en tant que journaliste du Figaro-Magazine, je parle en connaissance de cause. »

Le ministre de l´Égalité des chances, Azouz Begag, qui a récemment démissionné pour soutenir François Bayrou, a lui aussi rapporté les menaces et les pressions qu´il a reçues de la part de Nicolas Sarkozy alors qu´il s´y opposait en conseil des ministres. Il déclarait mercredi 17 avril au quotidien espagnol El País : « Sarkozy avait beaucoup de pouvoir. Trop. Mes divergences avec lui ont surgit au moment des violences dans les banlieues, quand il a prononcé ces paroles, insultantes, choquantes ; quand il a appelé "racailles" les jeunes et dit qu´il nettoierait les rues au Kärcher. Moi, qui viens de l´immigration, je me suis vu obligé de sortir de ma réserve et dire que je ne pouvais pas accepter ce langage. Il m´a menacé et a utilisé tout son pouvoir politique et médiatique pour me faire disparaître. Azouz Begag n´existe pas, était la con signe. Les journaux et toutes les grandes chaînes de télévision me passèrent sous silence. » Dans un livre sorti le 11 avril, Un mouton noir dans la baignoire, Azouz Begag rapporte les propos que lui a alors tenu Nicolas Sarkozy : « Tu es un connard, un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule ! J´en ai rien à foutre de tes explications ! Tu vas faire une dépêche à l´AFP pour t´excuser, sinon je te casse la gueule. »

Par ailleurs, l´utilisation de la police pour réduire au silence des manifestants lors des déplacements de Nicolas Sarkozy devient une pratique courante. Dernier abus de pouvoir en date : des salariés menacés de licenciements empêchés par la police de se rendre à un meeting du candidat. Le Monde du 18 avril rapporte l´interception par la police pendant plusieurs heures de deux cars de manifestants se dirigeant vers le lieu d´un meeting de Nicolas Sarkozy à Meaux. « Ils étaient plus nombreux que nous, explique un syndicaliste. On a eu le droit pendant deux heures et demi à une garde à vue en pleine campagne, sans aucun motif. »

Ces comportements sont indignes d´un candidat à l´élection présidentielle d´une grande démocratie. De récents propos viennent renforcer l´inquiétude qu´ils suscitent. En pleine campagne électorale, l´ancien ministre de l´Intérieur n´a pas hésité à affirmer son admiration pour le coup d´État de 1992 en Algérie. Jeudi 12 avril, au micro d´Europe 1, il félicitait les putchistes algériens : « l´Algérie avait été très courageuse au début des années 90 en interrompant le processus démocratique », affirmait-il.


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